La Charte de Livingstone des soins d'avortement sécurisé

La Charte de Livingstone des soins d'avortement sécurisé réaffirme l'engagement des sociétés d'obstétrique et de gynécologie à renforcer l'accès aux soins d'avortement sécurisé pour les femmes et les filles à travers l'Afrique.

18 janvier 2023, Livingstone, Zambie

La Charte de Livingstone sur les soins d'avortement sécurisé réaffirme l'engagement des sociétés d'obstétrique et de gynécologie de leurs pays respectifs à renforcer l'accès aux soins d'avortement sécurisé pour les femmes et les filles. Nous y parviendrons en créant des environnements propices au sein desquels les systèmes de santé fonctionnent et les professionnels de santé sont habilités à répondre aux besoins et aux droits des femmes et des filles que nous servons.

Collectivement, nous nous engageons à tirer parti de notre expertise clinique et de nos ressources pour faire face à l'ampleur de l'avortement non sécurisé en Afrique.

Les parties à cette charte s'engagent à:

  1. Renforcer l'accès aux soins d'avortement sécurisés grâce à des interventions qui favorisent les soins d'avortement autogérés.
     
  2. Garantir que l'accès aux soins d'avortement sécurisés est intégré en tant qu'élément clé dans le mandat stratégique de notre société professionnelle pour assurer la santé et les droits sexuels et reproductifs. Cela comprend l'intégration de la nécessité de soins d'avortement sécurisés dans nos activités de santé sexuelle et reproductive et la collecte de données sur les services d'avortement pour éclairer les politiques et les programmes.
  3. Améliorer la capacité organisationnelle et technique de nos sociétés nationales, pour plaider en faveur des soins d'avortement sécurisé et de qualité en veillant à ce que nos sociétés professionnelles disposent et fournissent des conseils et orientations accessibles pour nos membres et les parties prenantes concernées. Nous nous engageons à nous assurer que ces orientations et conseils soient fondés sur les avancées cliniques récentes et les normes relatives aux droits humains.
  4. Lutter contre la stigmatisation liée à l'avortement qui entretient un environnement hostile aux défenseurs des soins de santé et empêche les femmes et filles d’accéder aux soins d'avortement de qualité aux moyen d’approches comme clarification des valeurs et la transformation des attitudes.
  5. Travailler avec l'Organisation Mondiale de la Santé, les ministères de la santé et les parties prenantes concernées pour donner la priorité à l'alignement des Directives sur les soins d'avortement de l'OMS (2022) et garantir que la formation sur les soins d'avortement sécurisés est un élément essentiel du développement professionnel des professionnels de la santé – l’intégrer dans l'apprentissage à long terme pour garantir que les services de santé sont universellement disponibles.
  6. Travailler au nom et avec les groupes marginalisés qui font partie des populations à haut risque de mortalité et de morbidité maternelles, notamment les jeunes/adolescents, en plaidant pour leur droit d'accéder aux services de santé sexuelle et reproductive et à des informations adaptées à leur âge et fondées sur des données probantes.
  7. Plaider pour la dépénalisation des soins d'avortement et exhorter nos gouvernements à les réglementer comme toute autre prestation de soins de santé. La dépénalisation de l'avortement fait référence à la suppression des sanctions pénales et/ou civiles spécifiques contre l'avortement, afin que personne ne soit punie pour avoir, fourni ou soutenu l'accès à l'avortement.

Si vous êtes un représentant d'une société nationale en Afrique, veuillez contacter [email protected] pour plus de détails sur la façon dont votre société peut faire partie de ce mouvement collaboratif croissant pour renforcer et maintenir l'accès à des soins d'avortement sécurisés.

 

Signataires

Dr Emmanuel Ewagnignon, Vice-Président, Collège National des Gynécologues Obstétriciens du Bénin (CNGOB)

Pr Adolphe Some, Président, Société de Gynécologues et Obstétriciens du Burkina (SOGOB)

Pr Emile Mboudou, Président, La société Gynécologues-Obstétriciens du Cameroun (SOGOC)

Pr Serge Boni, Président, Société de Gynecologie et d'obstétrique de Cote d'Ivoire (SOGOCI)

Dr Kireki Omanwa, président, Société kenyane d'obstétrique et de gynécologie (KOGS)

Pr Youssouf Traoré, Président, Société malienne de gynécologie et d'obstétrique (SOMAGO)

Dr Hermengarda Pequino, Président, Association Mozambicaine des Obstétriciens et Gynécologues (AMOG)

Dr Victor Mivumbi, Président, Société Rwandaise des Obstétriciens et Gynécologues (RSOG)

Prof Dan Kaye, directeur exécutif, Association des obstétriciens et gynécologues d'Ouganda (AOGU)

Dr Swebby Macha, président, Association zambienne des gynécologues et obstétriciens (ZAGO)

Dr Abdulfetah Abdulkadir, Société Ethiopienne d'Obstétriciens et Gynécologues (ESOG)

Dr Gladys Membe-Gadama, Association des obstétriciens et gynécologues Malawi (AOGM)

À propos de la FIGO

La FIGO est une organisation professionnelle qui regroupe plus de 130 associations d'obstétrique et de gynécologie du monde entier. La vision de la FIGO est que les femmes du monde atteignent les normes les plus élevées possibles de santé et de bien-être physique, mental, reproductif et sexuel tout au long de leur vie. Notre travail pour réaliser cette vision repose sur quatre piliers : éducation, mise en œuvre de la recherche, plaidoyer et renforcement des capacités.

La FIGO dirige les activités du programme mondial, avec un accent particulier sur l'Afrique subsaharienne et l'Asie du Sud-Est. Nous plaidons sur la scène mondiale, en particulier en ce qui concerne les objectifs de développement durable (ODD) relatifs à la santé et au bien-être de la reproduction, de la mère, du nouveau-né, de l'enfant et de l'adolescent, et aux maladies non transmissibles (ODD3). Nous travaillons également pour améliorer le statut des femmes et permettre leur participation active à la réalisation de leurs droits reproductifs et sexuels, notamment en luttant contre les mutilations génitales féminines (MGF) et la violence sexiste (ODD5).

Nous fournissons également une éducation et une formation à nos sociétés membres et renforçons les capacités de celles des pays à faibles ressources en renforçant le leadership, en traduisant et en diffusant les bonnes pratiques et en promouvant les dialogues politiques.

La FIGO est en relations officielles avec l'Organisation mondiale de la santé et un statut consultatif auprès des Nations Unies.

À propos de la langue que nous utilisons

Dans nos documents, nous utilisons souvent les termes « femme », « fille » et « femmes et filles ». Nous reconnaissons que toutes les personnes qui ont besoin d'accéder à des services de gynécologie et d'obstétrique ne s'identifient pas comme une femme ou une fille. Toutes les personnes, quelle que soit leur identité de genre, doivent avoir accès à des services et à des soins appropriés, inclusifs et sensibles.

Nous utilisons également le terme « famille ». Lorsque nous le faisons, nous nous référons à un groupe reconnu (peut-être lié par le sang, le mariage, le partenariat, la cohabitation ou l'adoption) qui forme un lien émotionnel et sert d'unité de la société.

La FIGO reconnaît qu'une partie du langage que nous utilisons n'est pas naturellement inclusive. Nous entreprenons un examen approfondi des mots et des expressions que nous utilisons pour décrire les personnes, la santé, le bien-être et les droits, afin de démontrer notre engagement à élaborer et à fournir des politiques, des programmes et des services inclusifs.

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Contact

Rob Hucker
Chef de la communication, de l'engagement et des événements

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