Déclaration sur la santé des réfugiés et des migrants en Colombie

Le problème :

La FIGO entreprend des actions de plaidoyer d’envergure internationale pour accroître l’attention portée à la santé et au bien-être des femmes et des filles migrantes et réfugiées, en reconnaissant que leurs besoins spécifiques en matière de santé ne changent en rien lorsqu’elles sont déplacées.

La Colombie a reçu environ 1,2 million de réfugiés depuis 2017, poussés par la crise économique et politique du Venezuela. Les besoins en soins de santé des femmes au sein des populations de migrants et de réfugiés sont considérables, et depuis mars 2017, environ 60 000 femmes enceintes en provenance du Venezuela ont accouché en Colombie. Il existe une augmentation des cas de morbidité maternelle extrême (quatre fois plus nombreux), une augmentation des cas de nourrissons de faible poids à la naissance et de décès périnataux (deux fois plus nombreux) et une augmentation des cas de syphilis gestationnelle (quasiment cinq fois plus nombreux par rapport aux chiffres de janvier 2018 et janvier 2019).

Les femmes provenant du Venezuela et habitant en Colombie ont besoin : d’un accès à des services de soins de santé reproductive et sexuelle pour répondre à leurs besoins non satisfaits en matière de méthodes contraceptives et limiter les grossesses non désirés et chez les adolescentes ; d’un accès à l’avortement sécurisé et à des services de soins post-avortement ; d’une protection face à l’exploitation sexuelle et de soins intégrés pour les violences sexuelles et basées sur le genre ; d’un accès à la santé maternelle, aux soins prénataux et à des accouchements en milieu hospitalier pris en charge par des professionnels de santé qualifiés ; de soins de santé néonatale ; d’un dépistage de la morbidité reproductive et du cancer, ainsi que la prise en compte des besoins à mi-vie. Tous ces soins doivent être fournis aux réfugiés par des services de premier recours sur une plus grande échelle.

La FIGO s’engage à la collaboration

La FIGO salue la décision de la Cour constitutionnelle de la Colombie statuant que le système de soins de santé doit continuer à fournir des soins aux citoyens vénézuéliens indépendamment de leur statut migratoire, et félicite la communauté sanitaire qui a apporté ces services à plus de 2 millions de citoyens vénézuéliens.

Grâce à ses 132 sociétés membres nationales, la FIGO occupe une position privilégiée pour collaborer avec des partenaires, promouvoir la continuité et la qualité des soins, élaborer et mettre en œuvre des mesures de santé et de sécurité au travail, ainsi que défendre l’intégration de la santé des migrants et des réfugiés dans les programmes nationaux, régionaux et mondiaux.

La FIGO applaudit l’engagement de la Fédération colombienne d’obstétrique et de gynécologie (FECOLSOG) à défendre la santé des femmes. En nouant des alliances avec des organismes internationaux (OPS/OMS, CDH, OIM) et en assurant la formation continue des obstétriciens, des gynécologues, des médecins généralistes et des infirmières, la FECOLSOG vise à satisfaire les besoins des femmes et de leurs familles dans le cadre de cette crise humanitaire.

La santé est un droit humain ; toutes les femmes méritent d’avoir accès aux niveaux les plus élevés possible en matière de soins de santé physique, mentale, reproductive et sexuelle. Cette exigence doit se vérifier partout où vivent les femmes, et dans un monde où les migrations sont en hausse, où qu’elles soient contraintes d’aller.

À propos de la FIGO

La FIGO est une organisation professionnelle qui regroupe des associations d’obstétrique et de gynécologie du monde entier.

La FIGO a pour vision d’offrir aux femmes du monde entier le niveau le plus élevé possible de santé et de bien-être sur le plan physique, mental, reproductif et sexuel tout au long de leur vie. La FIGO fait figure de chef de file dans de nombreuses activités de programme mondial et met plus particulièrement l’accent sur l’Afrique subsaharienne, l’Amérique latine et l’Asie du Sud-Est.

La FIGO entreprend des actions de plaidoyer d’envergure internationale, notamment en lien avec les objectifs de développement durable (ODD) relatifs à la santé reproductive, maternelle, néonatale, infantile et des adolescents et aux maladies non transmissibles (ODD 3). Elle travaille également à améliorer le statut des femmes et à leur permettre de participer activement pour exercer leurs droits sexuels et reproductifs, notamment en luttant contre les mutilations génitales féminines et les violences basées sur le genre (ODD 5).

Enfin, elle fournit des services d’éducation et de formation à ses sociétés membres et renforce les capacités de celles issues de pays à faible niveau de ressources, par le renforcement du leadership et des bonnes pratiques et par la promotion du dialogue sur les politiques.

La FIGO entretient des relations officielles avec l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et opère à titre d’organe consultatif auprès des Nations Unies (ONU).

Contact

Jennifer Crago
Directeur, Communications et défense des intérêts