Une enquête mondiale révèle une "pandémie silencieuse" de violence à l'encontre des soignants en gynécologie obstétrique

Une enquête mondiale inédite menée par le Comité de la FIGO sur les femmes face aux crises a dévoilé des taux alarmants de violence sur le lieu de travail (VLT) à l'encontre des prestataires de services d'obstétrique et de gynécologie dans le monde entier, les trois quarts des personnes interrogées ayant fait état d'expériences de violence au cours de leur carrière.
L'étude, publiée dans l'International Journal of Gynecology & Obstetrics, a recueilli les réponses de 1 016 prestataires de soins de santé dans 77 pays entre octobre 2023 et janvier 2024. Les résultats dressent un tableau inquiétant des abus généralisés qui ne sont souvent ni signalés ni soutenus.
Les principales conclusions de l'enquête sont les suivantes :
- 47.4 % des prestataires concernés ont fait état d'impacts sur leur santé psychologique
- 29.1 % d'entre eux ont ressenti une baisse de leur satisfaction professionnelle
- Les principaux facteurs déclencheurs sont le manque de personnel (38,8 %), le manque de sécurité (37,5 %) et les longs délais d'attente (37,3 %)
La recherche souligne que la violence découle souvent d'une interaction complexe entre les attentes non satisfaites des patients et l'insuffisance des ressources de soins de santé. Cela crée un environnement difficile dans lequel les prestataires doivent faire face à la fois à leurs responsabilités cliniques et aux menaces potentielles en matière de sécurité.
"La violence à l'encontre des professionnels de la santé a atteint des niveaux pandémiques, et cette étude révèle une prévalence alarmante. Il est probable que vous, ou l'un de vos proches, en ayez été victime. Nous devons briser ce cycle. Aucun professionnel de santé ne devrait avoir à choisir entre prodiguer des soins et craindre pour sa propre sécurité"
- Dr Atziri Ramirez, présidente de la commission sur les femmes face aux crises : Droits de l'homme, réfugiés et violence contre les femmes
La FIGO appelle à une action immédiate pour lutter contre cette pandémie silencieuse de violence, y compris
- La mise en œuvre de mesures de sécurité robustes dans les établissements de soins de santé
- Le développement de systèmes de soutien complets pour les prestataires concernés
- L'investissement dans du personnel et des ressources adéquats
- La création de protocoles clairs pour gérer les incidents violents
Les prestataires de soins de santé devraient pouvoir se concentrer sur la prestation de soins sans craindre la violence ou les abus. La FIGO s'engage à défendre la sécurité et le bien-être des prestataires de services d'obstétrique et de gynécologie dans le monde entier.
Pour plus d'informations sur cette étude, veuillez consulter l'article complet dans IJGO.