Résolution FIGO sur les mutilations génitales féminines

Adopté au Congrès mondial de la FIGO à Montréal en 1994.

 

L'Assemblée Générale de la FIGO,

CONSIDÉRANT que la mutilation génitale féminine (circoncision féminine) est une pratique traditionnelle néfaste qui est toujours répandue dans plus de 30 pays du monde, y compris dans les régions d'Afrique, d'Asie et du Moyen-Orient;

PRÉOCCUPÉE par les graves effets néfastes de cette pratique sur la procédure physique et psychologique pratiquée sur un enfant qui ne peut donner son consentement éclairé;

RECONNAISSANT que les mutilations génitales féminines constituent une violation des droits de l'homme, en tant que procédure nuisible pratiquée sur un enfant qui ne peut donner son consentement éclairé;

RAPPELANT la résolution WHA47.10 de l'Assemblée mondiale de la Santé de 1994, saluant les déclarations de politique générale adressées au Rapporteur spécial des Nations Unies sur les pratiques traditionnelles des gouvernements des pays où des mutilations génitales féminines sont pratiquées;

 

1. INVITE les sociétés membres à:

(1) PRIE INSTAMMENT leurs gouvernements de ratifier la Convention sur l'élimination de TOUTES les formes de discrimination à l'égard des femmes, s'ils ne l'ont pas déjà fait, et d'assurer la mise en œuvre des articles de la Convention, si la Convention a déjà été ratifiée.

(2) EXHORTER leurs gouvernements à prendre des mesures juridiques et / ou autres pour rendre cette pratique socialement inacceptable par tous les secteurs et groupes de la société.

(3) COLLABORER avec les autorités nationales, les organisations non gouvernementales et intergouvernementales pour plaider, promouvoir et soutenir des mesures visant à éliminer les mutilations génitales féminines.

 

2. RECOMMANDE que les obstétriciens et les gynécologues:

(1) EXPLIQUER les dangers immédiats et les conséquences à long terme des mutilations génitales féminines aux chefs religieux, aux législateurs et aux décideurs.

(2) FORMER les professionnels de la santé, les travailleurs communautaires et les enseignants à cette pratique traditionnelle néfaste.

(3) SOUTENIR les hommes et les femmes qui souhaitent mettre fin à la pratique dans leur famille ou leur communauté.

(4) AIDER dans la recherche pour la documentation de la prévalence de la pratique et de ses conséquences néfastes.

(5) S'OPPOSER à toute tentative de médicaliser la procédure ou de permettre son exécution, en toutes circonstances, dans des établissements de santé ou par des professionnels de la santé.