Directive Figo sur l'éthique et le professionnalisme 076: Procédure pénale pour erreurs médicales en obstétrique et gynécologie

Contexte

La «criminalisation des erreurs médicales» se réfère ici non seulement aux accusations criminelles formelles portées par les autorités gouvernementales, mais aussi aux menaces de porter des accusations criminelles formulées par des individus ou des autorités gouvernementales.

Bien qu'extrêmement rare, on constate une augmentation de la criminalisation des erreurs médicales dans de nombreux pays.

Un crime est un acte, ou une omission de remplir un devoir d'agir, qui cause un préjudice non seulement à un autre, mais qui porte également préjudice ou offense gravement la communauté au sens large, justifiant la punition du contrevenant plutôt que la simple indemnisation d'un individu lésé.

La criminalisation exige que deux conditions soient remplies:

  1. Un acte ou une omission préjudiciable constituant un écart flagrant par rapport à une norme de diligence légalement requise, souvent affiché dans un modèle de conduite; et
  2. Un état d'esprit coupable, montrant que l'acte préjudiciable ou l'omission a été commis à dessein pour causer un dommage, sachant qu'il pourrait causer un dommage, ou inconsidérément quant à savoir s'il risquerait de causer un dommage.

Les effets indésirables surviennent assez fréquemment en obstétrique et en gynécologie, malgré une adhésion ciblée et soutenue aux processus garantissant la sécurité des patients et la qualité des soins. Une issue défavorable, quelle que soit sa gravité, ne justifie pas en soi la conclusion qu'il y a eu négligence. En effet, la grande majorité des effets indésirables ne résultent pas de déviations par rapport à une norme de soins, mais des limites scientifiques et cliniques actuelles de la pratique obstétricale et gynécologique. La charge de la preuve incombe donc à l'individu ou à l'autorité gouvernementale qui prétend qu'une erreur médicale alléguée devrait être passible de sanctions pénales.

La criminalisation injustifiée d'erreurs médicales, telles que des accusations d'homicide involontaire, de négligence criminelle causant la mort ou des lésions corporelles graves, ou des voies de fait, cause un préjudice disproportionné à la réputation et à la confiance en soi des obstétriciens-gynécologues, ainsi qu'aux patients et aux sociétés qui dépendent de l'accès à leur professionnel. prestations de service.

L'obstétricien-gynécologue a la responsabilité professionnelle de respecter les processus conçus pour assurer la sécurité des patients et la qualité des soins.

Les leaders en obstétrique et gynécologie ont la responsabilité professionnelle de créer une culture organisationnelle de professionnalisme qui assure la supervision des processus de sécurité des patients et de qualité des soins.

Le principe éthique de la justice exclut les poursuites pénales ou les menaces de poursuites pénales lorsqu'il n'y a pas de preuve prima facie que les critères d'un crime ont été remplis.

Le principe éthique de la justice exclut la délivrance d'un mandat d'arrêt, l'arrestation proprement dite ou la confiscation des documents de voyage, lorsqu'il n'y a pas de preuve prima facie que les critères d'un crime ont été remplis.

Recommandations

  • Les obstétriciens-gynécologues et les chefs de file de la spécialité doivent respecter la responsabilité professionnelle reconnue et internationalement reconnue d'améliorer la sécurité des patients et la qualité des soins, afin de minimiser les erreurs médicales.
  • Les obstétriciens-gynécologues et leurs associations professionnelles devraient plaider en faveur d'une réforme du droit pénal afin de prévenir les abus des poursuites lorsque des résultats défavorables surviennent.
  • Pour réaliser cette réforme, les obstétriciens-gynécologues et leurs associations professionnelles devraient plaider en faveur de la création d'un examen obligatoire avant le procès des accusations criminelles alléguant une erreur médicale, mené par des comités d'examen par les pairs indépendants soutenus par le gouvernement, dont les rapports seraient mis à la disposition des parties procédure pénale. Cet examen préalable à l'essai doit impliquer l'obstétricien-gynécologue concerné.
  • Les obstétriciens-gynécologues et leurs associations professionnelles devraient plaider en faveur de l'interdiction légale de la délivrance d'un mandat d'arrêt, de l'arrestation proprement dite, de la confiscation des documents de voyage ou d'autres mesures lorsqu'il n'y a pas de preuve prima facie que les critères d'un crime présumé ont été remplis.
  • Les obstétriciens-gynécologues et leurs associations professionnelles devraient aider les obstétriciens-gynécologues à engager des poursuites civiles, par exemple pour des poursuites malveillantes ou pour diffamation, contre des individus ou des autorités gouvernementales qui engagent ou menacent de porter des accusations lorsqu'elles sont sans fondement, c'est-à-dire qu'il n'y a pas de preuve prima facie que les critères d'un crime présumé ont été remplis. En raison des graves conséquences pour l’obstétricien-gynécologue et la profession médicale, une compensation rapide et équitable doit être accordée.

À propos de FIGO

FIGO est une organisation professionnelle qui regroupe des associations obstétricales et gynécologiques du monde entier.

La vision de FIGO est que les femmes du monde atteignent les normes les plus élevées de santé et de bien-être physique, mental, reproductif et sexuel tout au long de leur vie. Nous dirigeons les activités du programme mondial, avec un accent particulier sur l'Afrique subsaharienne et l'Asie du Sud-Est.

La FIGO plaide au niveau mondial, notamment en relation avec les Objectifs de développement durable (ODD) relatifs à la santé reproductive, maternelle, néonatale, infantile et adolescente et aux maladies non transmissibles (ODD3). Nous travaillons également à améliorer le statut des femmes et à permettre leur participation active afin de réaliser leurs droits reproductifs et sexuels, y compris la lutte contre les MGF et la violence sexiste (ODD5).

Nous fournissons également une éducation et une formation à nos sociétés membres et renforçons les capacités de celles des pays à faibles ressources en renforçant le leadership, les bonnes pratiques et la promotion de dialogues politiques.

La FIGO est en relations officielles avec l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et dispose d'un statut consultatif auprès des Nations Unies (ONU).